Avec ce billet j'inaugure l'extension de ce blog à d'autres éléments culturels que le livre sur les sujets que j'aborde habituellement. Et ce même si ce n'est pas le premier à parler d'autre chose que de livre.
Il se trouve que je suis allé voir l'adaptation de "1984" au Théâtre de Ménilmontant. Oui, je ne cache pas une certaine fascination pour cette oeuvre d'Orwell et, quand j'ai vu l'affiche, moi et un ami n'avons pas hésité et réservé nos places. Nous partîmes 5 et sortîmes mitigés.
Tout d'abord, la pièce est pétrie de qualités : la mise en scène est particulièrement soignée, surtout dans son utilisation du multimédia. Le fond de la scène se compose de deux grands écrans dans lesquels des écrans plus petits se découpent pour à la fois créer des ouvertures ou servir pour des projections annexes. Au hasard pour y afficher le visage de Big Brother, regardant d'un air suspicieux le public. Ca fait son petit effet. En jouant de ces deux écrans mobiles, la troupe nous crée des murs, des portes, des couloirs ou des rues. Sur les écrans sont projetés des séquences vidéo permettant d'intercaler des séquences filmées aux séquences jouées. Les deux s'interpénètrent bien, d'autant plus que la transition entre les deux se fait parfois de manière très douce, bien vue.
La musique, elle aussi est bien choisie, industrielle et oppressante. Sans oublier quelques bonnes idées, comme l'usage de lampes frontales dans le noir pour faire des gyrophares (j'ai un faible pour les lampes frontales, j'avoue). J'ai aussi beaucoup apprécié certains détails de la mise en scène sont très amusants à suivre, comme l'équipe médicale qui se lève quand O'Brien se lève et s'assied quand il s'assied.
Les reproches que j'aurais à faire (ainsi que mes compagnons spectateurs) sont les suivants : d'abord, nous n'avons pas apprécié l'interprétation de Julia, qui nous a semblée bien vulgaire. Ensuite, le membre du Parti Extérieur qui s'occupe de la NovLangue nous a lui aussi semblé différent du roman. De ce dernier nous revenait une discussion entre intellectuels, avec un passionné. Ici, ce passionné est gluant, inquiétant, abusif. Peut être pour cumuler en lui d'autres aspects négatifs du parti, c'est vrai. Cela m'a moins gêné que mes compagnons. Le dernier point, c'est qu'il nous a semblé, par rapport au roman, qu'il manquait quelque chose, mais nous n'avons su mettre le doigt dessus.
Au final, nous sommes sortis mitigés. J'ai au global beaucoup apprécié, avec les bémols cités au-dessus. Est prévue l'adaptation du Meilleur des Mondes pour cet hiver. Je ferai sûrement le déplacement à nouveau.
1984 - Big Brother Vous Regarde
Jusqu'au 23 décembre au Théâtre de Ménilmontant (15 rue du retrait, Paris 20)
(cliquer sur le lien pour plus d'information)
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