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lundi 14 septembre 2015

La censure, ça ne marche pas. Jamais.

Vous êtes-vous déjà posé la question : "Mais ça sors d'où, ce sticker ?"

Parental Advisory : Explicit Content
Eh bien au milieu des années 1980, une bande de fans de censure s'est rassemblée, comme cela arrive à chaque nouvelle lune aux Etats-Unis pour interdire/prohiber un truc nouveau. Cette fois, le sexe dans les paroles des chansons.

Au passage, c'est fou ce que les êtres humains ont des problèmes avec leur méthode de reproduction ou leur kiki, je suis sûr que tous ces gens préfèrent utiliser l'insémination artificielle plutôt que de faire la bête à deux dos mais ça impliquerait encore trop de choses sales à leurs yeux. Il leur reste l'adoption... Et il paraît que la science va bientôt fournir des utérus artificiels. Enfin des gamins obtenus sans aucune sexualité. Ils doivent piaffer d'impatience.

Passons.

En 1985 donc, la femme d'Al Gore et ses copines ont reproduit les mêmes idées idiotes que celles qui avaient mené à la Prohibition aux Etats-Unis. Peut être, d'ailleurs, que comme pour celle-ci, les politiques de l'époque avaient décidé dans les années 80 de tenter d'en faire une question clef des élections suivantes. Un peu comme tous ceux qui, aujourd'hui, exploitent la xénophobie ambiante pour se faire élire un peu partout en Europe et dans le monde.

En tout cas, le PRMC avait l'oreille du sénat (faut dire qu'on parle de la femme d'un sénateur) et essayait d'obtenir que des labels apparaissent sur les disques et cassettes, voir sur les concerts, les vidéos et, si on peut, sur le front des chanteurs, aussi, on gagnera du temps. Lors de l'audition du sénat, on notera l'intervention très intéressante de Frank Zappa, dont la transcription se trouve là. Vous pouvez aussi trouver l'enregistrement vidéo sur youtube. A lire en écoutant un album de Zappa (si possible Frank Zappa Meets The Mothers Of Prevention).

Au final, après tous ces débats, que s'est-il passé ? Hé bien les majors audio ont décidé d'elle-même de coller un label sur leurs disques. On notera d'ailleurs que il n'y a pas de loi aux US obligeant les compagnies de cinéma à faire noter leurs films (R, X, etc.) mais que les cinémas eux-mêmes refusent de passer certains films sur la base de ces notes, ce qui fait que certains réalisateurs/producteurs censurent d'eux-même pour obtenir le label PG qui permet à un film de gagner plus de sous que "R". De même qu'aujourd'hui, le marché du cinéma en Chine est devenu tellement important que les maisons de productions américaines commencent à formater les films pour ce public, jugé encore plus rentable que les US (cf. Canard Enchaîné il y a quelques semaines).

Résultat (sur tous les fronts) :
- la prohibition américaine a enrichi les trafiquants d'alcool et a dû être retiré
- les albums avec le logo ont tendance à se vendre plus que le même album sans le logo
- les murs n'ont jamais résolu le "problème de l'immigration"
- Internet, le téléchargement de musiques et films a fait plus pour la culture et les auteurs que toutes les majors compagnie sur toute leur existence.

On remarquera que pour l'alcool, la drogue, Internet ou la musique, c'est éternellement l'argument "pensez aux enfants" qui revient sur le tapis. Pour rappel, si vous voulez interdire/censurer quelque chose, quoi que ce soit, il vous faut invoquer (au moins) un des quatre cavaliers de l'infocalypse : terroristes, narcotrafiquants, pédophiles ou blanchisseurs d'argent.

vendredi 19 juillet 2013

On y est. Jusqu'au cou.

Ce qui est, à mon sens, pure miséricorde en ce monde, c'est l'incapacité de l'esprit humain à mettre en corrélation tout ce qu'il renferme. Nous vivons sur une île de placide ignorance, au sein des noirs océans de l'infini, et nous n'avons pas été destinés à de longs voyages. Les sciences, dont chacune tend dans une direction particulière, ne nous ont pas fait trop de mal jusqu'à présent ; mais un jour viendra où la synthèse de ces connaissances dissociées nous ouvrira des perspectives terrifiantes sur la réalité et la place effroyable que nous y occupons : alors cette révélation nous rendra fous, à moins que nous ne fuyions cette clarté funeste pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d'un nouvel âge de ténèbres.
Dans l'abîme du Temps - Howard Philips Lovecraft 

Vous me pardonnerez l'usage de ce qui doit être la citation la plus célèbre du type mais c'est en gros l'effet que ça m'a fait de lire le livre attribué à Julian Assange. Je dis attribué parce que c'est en fait le compte-rendu d'une conversation entre Julian Assange, Jacob Appelbaum, Andy Müller-Maguhn et Jérémie Zimmermann.

Ce qui suivent ce blog ont pu lire, à intervalle régulier, mes coups d'sang à propose de l'une ou l'autre nouvelle loi, réglementation ou mouvement visant à réduire/censurer/diviser/rendre inaccessible Internet et l'information. SOPA, ACTA, PIPA et toute cette cohorte que les gouvernements et corporations tentent de mettre en place sous tout un tas d'arguments tous aussi fallacieux les uns que les autres : lutter contre les pédo-nazi-terroriste-dealers de drogue, sauver le cinéma, la démocratie, le monde, la musique, le livre, la télévision, etc. Jusqu'à présent, quelques trop rares personnes très motivées ont réussi, au péril de leur vie parfois, à empêcher ces lois de passer. Ce qui n'empêche rien. On a découvert des "lois secrètes" (si si). Ca n'a jamais empêché les gouvernements de vouloir tout surveiller, pomper, analyser jusqu'à une orgie de surveillance dont la Stasi et toutes les polices secrètes dictatoriales avaient seulement rêvé.


Mais jusqu'à présent, je n'avais pas rassemblé les morceaux épars du puzzle. Ce livre, au fur et à mesure de la conversation, le fait. Et le panorama, une fois assemblé les morceaux, est littéralement tétanisant d'horreur.

Avec un langage simple, des explications très claires et une discussion fort intéressante, on découvre l'effroyable faisceau d'intérêts qui pourrait mener à une société dont je ne crois pas qu'Orwell et Kafka aient pu songer dans leurs cauchemars glaciaux les plus noirs.

J'ai peur. Vraiment.

Menace sur nos libertés, de Julian Assange avec Jacob Appelbaum, Andy Müller-Maguhn et Jérémie Zimmermann
chez Robert Laffont, ISBN n°2221135229

Ce billet ayant été réalisé dans le cadre du Civblogger 2013, je me permets de demander à Alias, Thomas B. et aux corbeaux de lire un truc chiant. ;)

jeudi 11 juillet 2013

"Je n'ai rien à cacher" et autre billevesées

Via les divers personnages fort intéressants dont je suis les publications, je suis tombé sur ce PDF, en anglais, intitulé "'I got nothing to hide' and other privacy misunderstandings" qui est extrêmement intéressant. L'auteur est un professeur de droit spécialisé dans la notion de "privacy" que je traduirai ici par "vie privée" même si "intimité" serait un meilleur équivalent, je pense. C'est aussi très court et, même si je vais tenter d'en faire ici une brève exégèse, je pense sincèrement que les 28 pages devraient être lues (si tant est que vous lisiez l'anglois).

Dès lors que l'on essaie défendre le droit à la vie privée, on tombe rapidement sur les mêmes litanies argumentaires :
- je n'ai rien à cacher (et seul ceux qui ont quelque chose à cacher ont à craindre)
- comment osez-vous mettre en regard votre petite vie privée en regard de la sécurité de (l'Etat, de la population du pays, des enfants, voire du monde)
- etc.
Et dans les arguments en faveur de cette défense, c'est souvent le Big Brother de G. Orwell qui sert d'épouvantail. De cette manière, l'argumentation entre les deux parties est bien verrouillée, les vaches sont bien gardées et la vie privée recule petit à petit.

Le problème, c'est de définir ce qu'est la vie privée ainsi que de réussir à extraire en quoi les atteintes à la vie privée sont dangereuses.

D'abord, la vie privée est un élément difficile à définir. Pour autant que les commentateurs politiques essaient toujours de se ramener au dictionnaire ou à l'étymologie quand il essaient d'argumenter, ce n'est pas là qu'il faut chercher. Comme tout sujet complexe, nous avons besoin d'une définition conceptuelle, définissant en détail le concept de vie privée, telle que le font les philosophes quand ils se penchent sur l'Amour, la Sécurité, la République, etc. Un sujet complexe réclame une définition complexe et non un articulet de dictionnaire, une étymologie ou trois "bullet points" sur un "slide".
Un mensonge courant (faux dilemme en fait) des argumentateurs est de limiter le sujet en disant - et quand je l'écris ainsi, on sent bien que c'est bête - "ce qui n'est pas public c'est ce que quelqu'un souhaite cacher". Ce qui sous entend un coté dissimulateur malsain à ne pas vouloir, au hasard, déclarer à la face du monde son salaire ou ses impôts, ce qu'on a mangé, quand on a fait l'amour pour la dernière fois et comment, ses petites maladies, etc. On répond souvent à ce genre d'arguments "alors pourquoi avez-vous des rideaux ?", "quel est votre salaire ?" etc. La répartie, pour toute maline qu'elle soit, ne résous pas la situation pour la simple raison qu'elle n'est que ça, une répartie, et qu'elle n'attaque pas le sentiment de malaise à l'origine du "je n'ai rien à cacher".

C'est pour cela qu'il faut donc établir les problèmes engendré par les atteintes à la vie privée. L'auteur le fait dans un article antérieur, mais il le résume ici. En gros, les atteintes ne sont pas uniques, elles sont nombreuses et la taxonomie n'est pas exhaustives mais, par opposition, permet de définir la notion de vie privée un peu plus clairement et de manière plurale:

Collecte de l'information
  • Surveillance
  • Interrogation
Analyse de l'information
  • Agrégation
  • Identification
  • Insécurité
  • Usage secondaire
  • Exclusion
  • J'ajoute : "erreurs"
Dissémination de l'information
  • Rupture de confidentialité
  • Fuite
  • Exposition
  • Accessibilité facilitée
  • Chantage
  • Appropriation
  • Distorsion
Invasion
  • Intrusion
  • Interférence décisionnelle
 Est-ce que vous voyez où on veut en venir ? Le Big Brother d'Orwell surveille et punit sur la base directe des informations collectées. C'est aujourd’hui moyenâgeux. Il y a longtemps qu'on ne traite plus l'information de cette manière. On fait désormais du "big data", c'est à dire de l'analyse statistique de données massives, de qualité faible. A l'opposé de l'analyse directe de données moins grandes mais très fiables. Cf. un article du Monde Diplomatique du mois de Juillet 2013. Big Brother ne couvre donc que la Surveillance, l'Interrogation et les punitions en cas de "chose à cacher", justement.
Non.
Le bon exemple est en fait "Le Procès", de Kafka. En résumé, ce n'est pas tant le fait que les données soient collectées, qui pose problème, mais l'usage qui en est fait derrière et l'absence totale de contrôle des gens dont les données sont collectées sur l'usage qui en est fait. Le personnage de Kafka est mis en accusation dans un tribunal, sans savoir pourquoi. Pire, on refuse de le lui dire. Il passe le roman à se battre contre une administration sourde et aveugle sur laquelle il n'a aucune prise.

Prenons un exemple plus concret (adapté du roman Little Brother, dont j'ai déjà parlé), le passe Navigo. C'est pratique : un abonnement, une carte, et fini les tickets, ça se recharge à la maison, et tout et tout. Bien. Maintenant, supposons que l'on analyse par algorithme la totalité des trajets effectués par les parisiens. On fait, par exemple, une analyse bayesienne, qui a pour but de nous sortir à quoi ressemble le "trajet moyen" d'un parisien. Un policier un peu inquiet pourrait alors se pencher sur les gens qui présentent des trajets, au contraire, opposés à ce trajet moyen. Pourquoi se comportent ils étrangement ? Ensuite, s'il s'avère qu'un trajet (non forcément extrême, hein, ceci est un second exemple) est représentatif d'un groupuscule criminel. Ben par paralogisme de composition on en vient vite à l'idée de ramasser tous les gens présentant ce type de trajet pour un petit interrogatoire...

Dans les exemples parfaitement réels, on connaît tous le STIC, ce fichier de la délinquance censé ne répertorier que les actes dûment établis et dont on sait pertinemment que la majorité des informations sont fausses... Qui en plus peut conduire des gens à perdre leur emploi (rupture de confidentialité/exposition), est utilisé par les détectives privés (fuite/chantage) et par des policiers véreux (chantage) ou des journalistes peu scrupuleux (exposition).
Plus simplement, on a tous, un jour, passé des heures et des heures avec une quelconque administration dans le but de faire corriger une misérable erreur. J'ai de ces histoires à raconter... Un ami a dû prouver qu'il était lui-même... Pas facile. Vous en avez sûrement d'aussi drôles.

Il y a aussi l'agrégation des données avec un usage secondaire. C'est un peu l'exemple du passe Navigo. Mais regardons plutôt les données mail. On sait désormais (merci M. Manach) que la France analyse en masse les métadonnées de nos communications. Pas le contenu (ils sont pas le droit) mais juste à qui vous avez envoyé, de qui vous avez reçu et à quelle date, sous quelle forme. Vous connaissez la théorie des 7 degrés de séparation. En gros, vous connaissez quelqu'un, qui connaît quelqu'un etc. qui connaît quelqu'un de célèbre. Avez-vous jamais pensé que ça marchait aussi pour vous accoler à n'importe quel criminel ?
Vous rappelez-vous la scène, dans Se7en, où les policiers analysent les fichiers de bibliothèques pour retrouver le type qui a emprunté les livres d'une liste précise ? Un "index" de livres est assez facile à produire et les gens qui lisent K. Marx sont tous des communistes actifs dangereux à surveiller... Ou le fait que les gens qui utilisent le cryptage, Tor ou TrueCrypt sont des criminels. Il est amusant, d'ailleurs, de voir comment la société traite les gens qui ont eu le courage de dénoncer des comportements secrets, cachés de ces mêmes gouvernements qui appliquent la surveillance de masse. Alors qu'on devrait tous les remercier et leur remettre une médaille pour nous pousser à l'amélioration.

Un dernier point, c'est le changement. On oublie toujours le changement. Aujourd'hui, j'ai écrit sans honte aucune sur ce blog que je suis naturiste. Militant. Doublé d'un sale écologiste, plus ou moins gaucho tendance anarchie molle. Demain, on peut très bien avoir un gouvernement bien brun qui décide de se débarrasser de ceux-ci (c'est déjà arrivé). Ou des gays. Ou des roux. Ou des gauchistes. Ou des amateurs de pizza. Ou des gens qui disent "nonméalokoi" (mais pour ces derniers c'est parce que j'aurai pris le pouvoir). Et ce jour là, on aura mis à disposition tout un tas de beaux outils... Comme la France a vendu à un certain dictateur Lybien...

L'auteur conclut qu'il sera difficile de prévenir la collecte de l'information mais, qu'en fait, le vrai problème résidant dans leur usage, il manque des instances de limitation de ces usages. Tout comme les écoutes téléphoniques doivent avoir été autorisées par des magistrats (sans trop de succès au vu des affaires régulières des fadettes qui surgissent dans Le Canard Enchaîné). La CNIL n'a presque aucun pouvoir. Il existe des instances populaires qui se placent en contre pouvoir, mais ça reste trop peu : les journaux, d'abord. Après, des gens comme EFF ou la Quadrature du Net ou encore Wikileaks, Pirate Bay, etc.

Lisez ces 28 pages.

lundi 1 juillet 2013

Comme à la maison

J'avais déjà dit tout le bien que je pense de Little Brother sur ce blog. Je me suis donc jeté sur sa suite, Homeland, que j'ai lu quasiment d'une traite dans l'avion me ramenant en France. Bon, je vous en parle alors qu'il me reste 3 pages à lire, hein, mais c'est pas grave.



Dans ce volume, on retrouve avec plaisir notre héros Marcus Yallow, glandouillant tranquille au Burning Man. Avant la fin du festival, il se retrouve avec un clef USB en main contenant la clef pour déchiffrer une gigantesque archive de documents gouvernementaux bien craspèques. Delà, il se retrouve à devoir les publier ou pas, au milieu de manifs etc. tout en cherchant un moyen de gagner sa vie en tant que webmaster d'une campagne électorale.

Tous les chapitres sont entrecoupés de pas mal d'information sur les technologies informatiques, les fablabs et comment protéger son ordinateur ou pourquoi protéger sa vie privée. Ces parties là sont passionnantes. Le souci, c'est que si on regarde le livre avec un peu de recul, il n'y a quasiment pas d'histoire. Le personnage se fait balloter d'événement en événement et ils sont assez peu nombreux, au final. Il n'y a pas le souffle d'aventure qu'il y avait dans le premier. On se retrouve à lire le bouquin pour profiter des informations IT qui sont dedans. Je le recommanderais néanmoins pour ces passages, fort utiles car bien expliqués et documentés. Le reste du livre servant à faire avaler cette information aux jeunes adultes auquel il est destiné.

Bref, je suis un poil déçu. Même si j'ai été fort ému par la scène où ils brûlent une bibliothèque, symboliquement, à Burning Man. Si vous avez toujours pas lu Little Brother (qui est sorti en français), sortez-vous les doigts, bon sang !

Homeland de Cory Doctorow
ISBN n° 9781781167489
PS : à noter que le livre est en CC, comme tous les livres du monsieur.

lundi 10 juin 2013

Creative Commons : 10 ans

Je suis assez défenseur de la licence CC. D'ailleurs, le contenu explicitement de ma main se trouvant sur ce blog est en CC, ainsi que mes photos sur Flickr quand elles ne sont pas des portraits.
Owni.fr vient de sortir une infographie résumant très bien ces dix années (merci Alias)

vendredi 31 mai 2013

Le suivi du vendredi (#FF)

Tiens, je vais faire un court message pour faire de la pub aux amis, aux assoces et aux journaux que je lis, que je suis ou que je soutiens. C'est un peu un bonus du billet précédent. C'est une sorte de "#FF" fait à la main, cette petite activité que l'on fait où on cite des auteurs de contenu web sur les réseaux sociaux pour les faire connaître.

Journaux
En ces temps de disparition du papier, il faut savoir que je reçois encore dans ma boîte aux lettres Le Canard Enchaîné et Le Monde Diplomatique. Je ne dispose plus réellement du temps pour lire intégralement le dernier mais cela reste le journal qui me propose les articles les plus fouillés, les plus recherchés, les plus travaillés. Quant à leur site, il est admirablement fourni en contenu et ce sans compter les blogs qu'il héberge. Notez que le Diplo est sur Flattr. Le Canard, quant à lui, il ne sers à rien de le présenter mais savez-vous que le site web vous propose la une du journal chaque semaine, assez souvent en avance de la sortie ? Je vais en profiter pour signaler l'excellent "James" et sa critique de l'actualité "on veut travailler pour le canard enchaîné".
Evidemment, avide de niouniouzes du monde libre, je lis Le Monde mais je suis aussi par RSS dans le désordre Fakir, El Pais, Acrimed, Observatoire des Médias, EFF, la BBC, Boing Boing, Democracy Now et la Quadrature du Net. Bon, il est loin le temps où je faisais tous les matins mon survol de toute cette presse.

Associations

Maintenant, les associations que je soutiens, moralement ou financièrement, qui ne sont qu'une très fine liste de toutes les ONG que j'aimerais aider dans leurs activités. La liste qui suit ne répète pas, évidemment, les noms cités plus haut.
Oxfam est une association qu'on ne présente plus, de même que Amnesty International, le Don du Sang ou la Croix Rouge.
APNEL et AJNF sont deux associations affiliées à la Fédération Française de Naturisme. La première (dont j'ai longuement parlé et dont le combat me tient à cœur) lutte pour la dépénalisation de la simple nudité. La seconde est simplement une organisation tentant de fédérer les jeunes naturistes, activité importante car ce milieu vieillit énormément pour plein de mauvaises raisons dues à des travers de notre société.
Kokopelli est une association qui lutte contre la fascinante absurdité qui consiste à vous empêcher de cultiver des plantes dont les semences n'ont pas été validées dans un catalogue contrôlé par des intérêts privés. Au point que vous ne pouvez normalement même pas donner des graines prohibées à un ami.
La Cimade, qui se bat, entre autres, pour le traitement humain des gens qui viennent en France sans avoir la chance d'y venir par choix. 
Le Grog c'est mon coté geek rôliste. Une sorte de wikipedia du jeu de rôles fait à la main avec passion. Y'a aussi PTBPTG, des articles de fond sur le même sujet.

Blogs de poteaux
Des gens hyperactifs et intéressants, produisant de leur seul petit doigt plus de trucs intéressants que je ne le pourrai jamais de mes dix doigts. Vous avez mon respect et mon admiration.
Je vais sûrement en oublier des tonnes et ils vont sûrement tous m'en vouloir. A ceux que j'ai oublié : gueulez-moi dessus et je mets à jour. J'ai 103 flux RSS, alors c'est un peu 'auch.
Alias
Thomas B
Les corbeaux
Fiberevolution
Sakiko Jones
Ivy
Kagura
Tartofrez
Et pour le fun : Finders Keepers

jeudi 7 mars 2013

Il suffit de demander. Gentiment.

Amanda Palmer, ancienne moitié du groupe The Dresden Dolls, parle lors d'une conférence de TED de changer les mentalités sur le paiement de la musique et autres créations artistiques hautement distributives. En résumé : au lieu de les forcer à payer.... Demandez leur de payer. Un changement de paradigme important dans le cadre de biens transfinis. Et elle aune bonne expérience de son sujet, étant donné qu'elle est à l'origine du Kickstarter le plus réussi à ce jour.

Amanda Palmer, the Art of Asking

C'est en anglais, mais y'a un transcript disponible sur le site du TED.

mercredi 5 septembre 2012

Si on n'a plus le droit de dire d'un livre que c'est une merde...

Alors voilà (merci Alias), je la fais courte : une blogueuse a critiqué un livre qu'elle avait payé avec ses sous. Le livre lui a pas plu. Elle l'a écrit. L'éditeur est venu lui chier dans les bottes, alors elle a retiré son article.
Dans ce genre de cas, que faisons-nous ?
Ben on streisande le truc, tiens.
Aussi : allez sur son blog. Lisez les trois derniers articles. Et streisandez-moi ça à votre tour.

Parce que ça pourrait nous arriver à tous.

"Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’Homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement de 2004." (Préambule de notre constitution)

Et donc :
"Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi." (article X de la dite déclaration de 1789)
Source : le site de l'assemblée nationale

(Ceci dit, je pense qu'Eolas dirait sûrement que je raconte n'importe quoi au niveau droit et il aurait sûrement raison, vu que lui sait de quoi il parle) 

MISE A JOUR : Alias propose un lien vers un guide d'autodéfense des blogueurs. Le voici
MISE A JOUR 2 : Quenouille a reçu un droit de réponse du 'pas éditeur'.

mardi 22 mai 2012

Les lianes et l'eau d'Issey

Normand Baillargeon, j'aime bien ce que j'ai lu de lui.Bon, certes, j'ai pas lu foule de livres de lui. Deux. Mais le premier était vraiment une petite merveille, et l'autre était fort intéressant. Aussi, quand j'ai vu son nom au-dessus du titre "Liliane est au lycée", je n'ai pas hésité et l'ai mis dans ma besace. Après paiement à ma libraire, qui me faisait les gros yeux en me voyant l'embarquer - je suis parfois distrait.

Le sous-titre de ce livre, paru dans une collection de Flammarion que je ne connaissais pas - Antidote - est : "Est-il indispensable d'être cultivé ?"

Baillargeon (canadien) part de la constatation suivante : les librairies françaises ont des rayons entiers de bouquins dédiés à un étrange animal, à savoir la Culture Générale. Nombre d'anecdotes médiatiques font état de politiques et autres célébrités pris en flagrant délit d'inculture (Lefebvre et son amour pour Zadig&Voltaire, par exemple). A partir de là, il essaie de comprendre ce qu'est la Culture Générale au sens généralement entendu, avant de la détruire.


En fait, l'auteur n'a rien contre la culture. Bien au contraire, sa conclusion est que la culture rend l'individu meilleur et qu'elle est une nécessité absolue pour le dialogue démocratique afin d'empêcher qu'il ne se transforme en guerre de propagande et de slogans (ce à quoi je répondrais qu'on en y est déjà hélas, cf. fiches précédentes sur le Storytelling). Ce qu'il défait, à raison, c'est l'organisation et les choix faits dans la somme d'éléments appelés Culture Générale qui est uniquement composée d'éléments provenant de l'occident, avec des choix extrêmement discutables, et méprisant à la fois les sciences "dures" ainsi que les éléments populaires (dans certains milieux on s'énorgueillit d'être nul en maths ou de ne pas savoir ce qu'est l'entropie*, de n'avoir jamais lu une bande dessinée ou ne pas savoir ce qu'est un comic**). A partir de là, il reconstruit une proposition de ce que devrait comporter une culture qui se veut générale telle qu'elle améliorerait la vie des citoyens qui y accèderaient, avec des vues sur l'éducation - des enfants ainsi que populaire - sans tomber dans la tentation relativiste et autres déraillements.

Le livre est bien fait et intéressant. J'ai beaucoup apprécié ses conclusions. Par contre, j'ai trouvé très très longue la première partie, assez répétitive, parfois péremptoire et j'ai même trouvé assez ironique (était-ce voulu ?) la destruction de la notion de Culture Générale à l'aide de citations. Le cri d'amour pour la philosophie qui orne un des chapitres est lui aussi un peu longuet, mais reste intéressant.

Bref, malgré ces quelques défauts, une bonne lecture et une thèse que je ne peux que défendre, qui m'a rappelé les spectacles Inculture de F. Lepage...

Liliane est au lycée de Normand Baillargeon
chez Flammarion, ISBN n°978-2-08126426-7

* : ce qui est, comme il le dit si bien, l'équivalent scientifique de n'avoir jamais lu un vers de Shakespeare
** : A mon humble avis, la BD américaine et ses super héros sont le reflet du pays qui les as créés, comme toute culture, et sont quelque chose à connaître au moins en surface pour mieux comprendre l'esprit qui habite les Etats-Unis

mardi 26 janvier 2010

Manifeste pour le Domaine Public

Puisque c'est à la mode, avec toutes ces lois qui sont là pour supprimer toute notion de vie privée, d'entraide et d'amitié, à savoir HADOPI, LOPPSI 2 et surtout l'innommable ACTA, lois qui ne font que démontrer la haine profonde des gouvernements actuels envers leur population, je me permets de faire passer un lien vers le manifeste pour le domaine public, que vous allez j'en suis sûr, signer.

Car LE DOMAINE PUBLIC EST LA REGLE, LE COPYRIGHT EST L'EXCEPTION. Ne l'oubliez pas.

Le site est : Public Domain Manifesto
Et vous trouverez là une version française du texte en pdf ou en odt.

Merci.