Fiches de lectures de divers livres, d'une utilité discutable mais néanmoins présente, à l'usage du lecteur de gauche.
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mardi 3 septembre 2013
Les emplois de merde
Je fais vite mais grâce à un message d'Alias, j'ai découvert cet article sur la société des emplois merdiques. Très intéressant.
lundi 13 mai 2013
Le travail n'est pas l'avenir
Je suis entrain de finir le célèbre texte de Paul Lafargue, le Droit à la Paresse, qu'il a écrit emprisonné à Ste Pélagie en 1833.
Dans son pamphlet, Lafargue réfute la conquête du droit au travail des ouvriers au XIXè siècle. Étant donné la nature du texte, nombre d'arguments sont éminemment discutables, cherchant le choc du slogan plus que la finesse du raisonnement. Malgré les oripeaux agressifs et les logiques parfois spécieuses, il a raison sur un point : en quoi travailler et devenir esclave salarié est-il une victoire ? Faire bénéficier un autre des fruits du travail commun pour un salaire de misère, 15 heures par jour, femmes et enfants compris, serait donc une victoire ? Belle victoire que voilà, sachant que la boucle génère plus de misère à chaque itération et donc la nécessité de "plus de victoire encore" (entendez : travailler plus pour gagner moins).
De nos jours, la question mérite encore plus d'être posée, plus encore si on veut envisager l'avenir car il faut voir les choses en face : le travail, c'est le passé. Dans une merveilleuse société qui fonce en courant vers le Progrès technologique, on remplace de plus en plus "les cons par des machines" (je cite La Survie de l'Espèce). Y'a qu'à voir les caisses automatiques des supermarchés, le "Roomba" ou les robots que les japonais adorent produire. Ou alors, matez Matrix pour une version exagérément apocalyptique... Et comme la technologie s'améliore, le seuil où on n'a plus besoin de vous augmente chaque année. Donc on a une civilisation qui est vouée à créer de plus en plus de chômage puisque, simplement, quand on exporte pas le travail ailleurs, on l'automatise. Et l'exportation, ce n'est que la solution temporaire, au contraire de l'automatisation : profitez en pour vous pencher sur la notion de Singularité Technologique et surtout de ce qui la précède. Si notre civilisation a pour simple vecteur principal de générer de plus en plus de chômeurs par simple suppression de toute forme d'emploi, jusqu'à quand va t on se faire chier avec une économie dont le pivot de base, datant (c'est si moderne) du XVIIIè siècle, est le travail ?
On a une sorte de religion sociétale du travail. Il faut travailler. On vous forme dès l'école vers le travail. Quand vous serez grand, vous travaillerez. Jusqu'à ce qu'on vous mette au rebu... pardon, à la retraite. Ne serait il pas nécessaire d'entamer un changement de paradigme avant d'en crever ?
Pour tous les délires de posture que nos gouvernants font afin de ne pas faire sursauter la ménagère de moins de 50 ans devant son écran à propos du travail et de la réduction du chômage, les aides de toutes sortes ont augmenté, sous la totalité des gouvernements (oui, même celui de Koko). L'article de Mme Chollet dans le dernier Monde Diplomatique (mai 2013) est donc éclairant : même nos gouvernants ont inconsciemment le sentiment que le travail et la rémunération sont à décorréler. On a pas le choix : faudra bien vivre dans un monde dénué de travail. Le 22è siècle sera celui du chômedu ou ne sera pas.
Paul Lafargue : Le Droit à la Paresse - Réfutation du droit au travail de 1848
aux édition ALLIA, ISBN n°2-84485-020-0
Texte complet ici.
Dans son pamphlet, Lafargue réfute la conquête du droit au travail des ouvriers au XIXè siècle. Étant donné la nature du texte, nombre d'arguments sont éminemment discutables, cherchant le choc du slogan plus que la finesse du raisonnement. Malgré les oripeaux agressifs et les logiques parfois spécieuses, il a raison sur un point : en quoi travailler et devenir esclave salarié est-il une victoire ? Faire bénéficier un autre des fruits du travail commun pour un salaire de misère, 15 heures par jour, femmes et enfants compris, serait donc une victoire ? Belle victoire que voilà, sachant que la boucle génère plus de misère à chaque itération et donc la nécessité de "plus de victoire encore" (entendez : travailler plus pour gagner moins).
De nos jours, la question mérite encore plus d'être posée, plus encore si on veut envisager l'avenir car il faut voir les choses en face : le travail, c'est le passé. Dans une merveilleuse société qui fonce en courant vers le Progrès technologique, on remplace de plus en plus "les cons par des machines" (je cite La Survie de l'Espèce). Y'a qu'à voir les caisses automatiques des supermarchés, le "Roomba" ou les robots que les japonais adorent produire. Ou alors, matez Matrix pour une version exagérément apocalyptique... Et comme la technologie s'améliore, le seuil où on n'a plus besoin de vous augmente chaque année. Donc on a une civilisation qui est vouée à créer de plus en plus de chômage puisque, simplement, quand on exporte pas le travail ailleurs, on l'automatise. Et l'exportation, ce n'est que la solution temporaire, au contraire de l'automatisation : profitez en pour vous pencher sur la notion de Singularité Technologique et surtout de ce qui la précède. Si notre civilisation a pour simple vecteur principal de générer de plus en plus de chômeurs par simple suppression de toute forme d'emploi, jusqu'à quand va t on se faire chier avec une économie dont le pivot de base, datant (c'est si moderne) du XVIIIè siècle, est le travail ?
On a une sorte de religion sociétale du travail. Il faut travailler. On vous forme dès l'école vers le travail. Quand vous serez grand, vous travaillerez. Jusqu'à ce qu'on vous mette au rebu... pardon, à la retraite. Ne serait il pas nécessaire d'entamer un changement de paradigme avant d'en crever ?
Pour tous les délires de posture que nos gouvernants font afin de ne pas faire sursauter la ménagère de moins de 50 ans devant son écran à propos du travail et de la réduction du chômage, les aides de toutes sortes ont augmenté, sous la totalité des gouvernements (oui, même celui de Koko). L'article de Mme Chollet dans le dernier Monde Diplomatique (mai 2013) est donc éclairant : même nos gouvernants ont inconsciemment le sentiment que le travail et la rémunération sont à décorréler. On a pas le choix : faudra bien vivre dans un monde dénué de travail. Le 22è siècle sera celui du chômedu ou ne sera pas.
Paul Lafargue : Le Droit à la Paresse - Réfutation du droit au travail de 1848
aux édition ALLIA, ISBN n°2-84485-020-0
Texte complet ici.
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jeudi 28 février 2013
Jours de désespoir, jours de colère
Ca faisait très longtemps que je n'avais pas lu un livre me mettant autant mal à l'aise, mis à part La Servante Ecarlate, que je n'ai pas encore fini (pour cette raison, d'ailleurs) et dont je reparlerai. A la différence de ce dernier, cependant, le livre de Chris Hedges et Joe Sacco n'est pas une fiction. Il n'a rien d'une fiction. Et il est terrifiant. A coté de ce livre, Soleil Vert vous propulse dans un futur assez joyeux et enthousiaste.
Jours de destruction, jours de révolte est une série de 5 reportages faits par Chris Hedges et Joe Sacco. L'essentiel de la rédaction est accomplie par le premier, quand le second narre sous forme de BD quelques uns des témoignages ou illustre le texte. Ne vous y trompez pas : les illustrations et la forme dessinée sont tout autant terribles. Les quatre premiers reportages nous font visiter quatre lieux des Etats-Unis d'Amérique, quatre catastrophes humaines et/ou environnementales, quatre drames du rêve capitaliste. Tous ne sont pas dénués d'espoir mais on voit bien qu'il est difficile d'espérer contre un système omnidestructeur.
Premier arrêt, Pine Ridge, SD où plusieurs peuples ont été volés, spoliés et massacrés pour, enfin, être désormais laissés pour compte et abandonnés à crever comme des chiens sur le bord d'une autoroute estivale, dans un mélange de pauvreté et de désespoir, mâtiné de violence, de prostitution et de drogue. Ces derniers maux sont une constante sur un terreau aussi fertile pour eux.
Second arrêt, Camden, NJ. Une des villes les plus pauvres des USA, alors qu'elle fut très riche. Là aussi, avec ses ressources phagocytées par les élites mauvaises, les opérations de sauvetage n'ont fait au final qu'engraisser les destructeurs de la ville. Pauvreté, pillage, prostitution, drogue... Et l'avenir ne s'annonce guère radieux.
Troisième arrêt, Welch, WV, où les compagnies minières de charbonnage font carrément exploser les montagnes pour récolter le chabon à ciel ouvert. Les destruction sont visibles sur Google Maps si vous cherchez, tellement le paysage est ravagé mais les images satellites ne montrent pas toutes les boues toxiques, les poussières cancérigènes et toutes les saloperies qui pourrissent la vie des locaux, pris à la gorge entre des compagnies toutes puissantes et des élus achetés via les dons aux campagnes électorales.
Quatrième arrêt, peut être le pire mais aussi celui qui est étrangement porteur d'une lueur d'espoir, Immokalee, FL. Ici, ce sont les immigrés clandestins qui vivent dans des conditions difficile à différencier du pur et simple esclavage. Dénués de droits faute de papier, ils sont emportés dans un système qui les enferme dans la misère, l'exploitation. Ils gagnent un salaire, mais celui-ci est rongés par les marchands de sommeils et tous les vautours autour, les maintenant dans la pauvreté, prolongeant la durée de vie du système. Une horreur inhumaine et sans nom. Il me semble d'ailleurs que l'esclavagisme était listé comme crime contre l'Humanité. Alors d'accord, ils sont payés, mais c'est un nuage de poudre aux yeux. La lueur d'espoir ? Ils ont commencé à s'organiser et à faire des actions coup de poing qui leur ont permis de ne pas voir leur salaires encore baisser...
Cinquième arrêt, New York, NY. Les auteurs rejoignent le mouvement Occuppy Wall Street, porteuse d'espoir et de révolte. On sait malheureusement ce qui est advenu à cette vague d'espoir, et l'enthousiasme des auteurs en 2011 n'est pas partagé par le lecteur de 2013.
Un livre qui m'a mis dans une rogne noire.
Jours de destruction, jours de révolte de Chris Hedges et Joe Sacco
ISBN n°2754808760 chez Futuropolis
Jours de destruction, jours de révolte est une série de 5 reportages faits par Chris Hedges et Joe Sacco. L'essentiel de la rédaction est accomplie par le premier, quand le second narre sous forme de BD quelques uns des témoignages ou illustre le texte. Ne vous y trompez pas : les illustrations et la forme dessinée sont tout autant terribles. Les quatre premiers reportages nous font visiter quatre lieux des Etats-Unis d'Amérique, quatre catastrophes humaines et/ou environnementales, quatre drames du rêve capitaliste. Tous ne sont pas dénués d'espoir mais on voit bien qu'il est difficile d'espérer contre un système omnidestructeur.
Premier arrêt, Pine Ridge, SD où plusieurs peuples ont été volés, spoliés et massacrés pour, enfin, être désormais laissés pour compte et abandonnés à crever comme des chiens sur le bord d'une autoroute estivale, dans un mélange de pauvreté et de désespoir, mâtiné de violence, de prostitution et de drogue. Ces derniers maux sont une constante sur un terreau aussi fertile pour eux.
Second arrêt, Camden, NJ. Une des villes les plus pauvres des USA, alors qu'elle fut très riche. Là aussi, avec ses ressources phagocytées par les élites mauvaises, les opérations de sauvetage n'ont fait au final qu'engraisser les destructeurs de la ville. Pauvreté, pillage, prostitution, drogue... Et l'avenir ne s'annonce guère radieux.
Troisième arrêt, Welch, WV, où les compagnies minières de charbonnage font carrément exploser les montagnes pour récolter le chabon à ciel ouvert. Les destruction sont visibles sur Google Maps si vous cherchez, tellement le paysage est ravagé mais les images satellites ne montrent pas toutes les boues toxiques, les poussières cancérigènes et toutes les saloperies qui pourrissent la vie des locaux, pris à la gorge entre des compagnies toutes puissantes et des élus achetés via les dons aux campagnes électorales.
Quatrième arrêt, peut être le pire mais aussi celui qui est étrangement porteur d'une lueur d'espoir, Immokalee, FL. Ici, ce sont les immigrés clandestins qui vivent dans des conditions difficile à différencier du pur et simple esclavage. Dénués de droits faute de papier, ils sont emportés dans un système qui les enferme dans la misère, l'exploitation. Ils gagnent un salaire, mais celui-ci est rongés par les marchands de sommeils et tous les vautours autour, les maintenant dans la pauvreté, prolongeant la durée de vie du système. Une horreur inhumaine et sans nom. Il me semble d'ailleurs que l'esclavagisme était listé comme crime contre l'Humanité. Alors d'accord, ils sont payés, mais c'est un nuage de poudre aux yeux. La lueur d'espoir ? Ils ont commencé à s'organiser et à faire des actions coup de poing qui leur ont permis de ne pas voir leur salaires encore baisser...
Cinquième arrêt, New York, NY. Les auteurs rejoignent le mouvement Occuppy Wall Street, porteuse d'espoir et de révolte. On sait malheureusement ce qui est advenu à cette vague d'espoir, et l'enthousiasme des auteurs en 2011 n'est pas partagé par le lecteur de 2013.
Un livre qui m'a mis dans une rogne noire.
Jours de destruction, jours de révolte de Chris Hedges et Joe Sacco
ISBN n°2754808760 chez Futuropolis
jeudi 23 juin 2011
Montebourg et la démondialisation ainsi que les droits civiques aux US
Allez, hop, retour aux opuscules politiques. Comme d'habitude, les journaleux évoquent les primaires socialistes sur l'air toujours répété de "regardez comment qu'ils sont divisés que c'est pas comme ça à droite" (parce que le métier actuel de nombre de pisse-copies est de vendre du cliché à leurs lecteurs et ça me rappelle qu'il faut que je retrouve l'étude qui racontait que lire une opinion similaire à la sienne propre donnait un gros susucre au cerveau, ceci expliquant alors cela). Les gonzes sont tout aussi divisés à droite, sauf qu'on évite de trop le souligner à longueur de page. Pourtant, Borloo, Galouzeau et Sarko, vu leur positions personnelles envisagées pour 2012, on pourrait penser qu'il y a quelque dissension. Non ?
Passons, ce n'est pas le sujet.
Ce matin, alors que je trainaillais dans une librairie absolument quelconque, je suis tombé sur le petit opus d'Arnaud Montebourg, qui présente globalement ses idées de pour quand il serait président. Donc sa plateforme pour les primaires. Je ne connaissais pas en détail ses positions et mon seul contact avec lui c'est de l'avoir aperçu de loin sur le quai d'une gare récemment (pis j'ai pas la télé). L'ouvrage lu d'une traite de RER/Tramway/Métro, je connais mieux son positionnement et il me plaît globalement. Mais j'attends de lire les autres plateformes avant de me décider. Parce que oui, j'irai voter à la primaire : quand on me donne le droit de vote, j'ai tendance à m'en servir.
Le bouquin de M. Montebourg est très bref. Il commence par évoquer des cas, dans le monde entier, de travailleurs exploités, maltraités, abusés. Je me reconnais d'ailleurs dans un des cas évoqués, tout comme chacun d'entre vous (je doute avoir des lecteurs dans la tranche des 1% les plus riche de France). A partir de là, il établit que la mondialisation est la cause du problème. Ensuite, il suggère des solutions pour lutter, principalement la démondialisation sous la forme d'un "protectionnisme vert" à l'échelle de l'Europe. Je dois avouer que ce keynesianisme proposé n'est pas sans me rappeler une proposition de M. Frédéric Lordon.
Honnêtement, l'effet bonbon sucré pour le cerveau que j'évoquais plus haut est présent, mais justement, je reste méfiant même si son pamphlet (parce que ça en a la forme) va dans mon sens. J'aurais aimé plus de sources sur plusieurs sujets. Ce n'est pas parce que c'est en accord avec mes opinions que je n'ai pas de doutes : j'ai donc vérifié l'existence, entre autres, des "one euro job" en Allemagne et découvert une réalité effarante sur le soi-disant "modèle allemand", qui n'est guère qu'un modèle pour le patronat. (Je lie ici du Rue89, mais les sources sont variées et se recoupent.)
Au final, malgré un livre un peu lourd sur la forme vers le milieu, son programme est intéressant, mais il reste très vague sur l'implémentation. Comment veut il réaliser son protectionnisme vert, qui consiste à établir des taxes douanières sur la base du respect de l'environnement, ce qui permet de faire la nique à l'OMC. Il est vrai que l'Europe est la seule grande puissance à n'appliquer quasiment aucun protectionnisme là où les autres ne s'en privent pas. Je suis d'accord, mais comment convaincre l'Allemagne, puisque c'est le couple Franco-Allemand qui mène régulièrement la barque bleue étoilée de jaune ? J'aurais aussi apprécié connaître ses positions sur de nombreux autres sujets car, même s'il est vrai qu'il y a beau temps que l'économie a pris le pas sur le politique, je suis toujours curieux de connaître la position d'un candidat sur ACTA, sur l'immigration, la santé, l'intérieur, la justice, etc. Alors c'est sûr que cela aurait demandé un livre plus gros, plus cher (l'opus est à 2€) et écrit plus petit. Je réserve donc ma décision sur les primaires le temps d'en savoir plus de la part de chacun des candidats.
Votez pour la démondialisation ! de Arnaud Montebourg
chez Flammarion, ISBN n° 978-2-0812-6883-8
Accessoirement, je continue aussi de lire les petits recueils de discours de chez Points dont j'avais déjà parlé. Ce matin, donc, en plus du livret ci-dessus, j'ai pris deux discours sur les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis, à savoir un discours de Malcolm X intitulé "Le Vote ou le Fusil" et un autre de John Fitzgerald Kennedy, antérieur, intitulé quant à lui "Nous formons un seul et même pays". Deux visions très différentes pour une même opinion sur la quête des doits civiques. Deux discours puissants, forts, viscéraux. Malcolm X se lance dans un combat définitif, JFK essaie de changer la loi mais aussi la mentalité du moindre de ses compatriotes.
Dans mon opinion, ces textes n'ont rien perdu et sont toujours aussi importants. Cette collection de discours chez Points ne m'a jamais déçu : on connaît tous une phrase célèbre de l'un ou l'autre discours, mais peu les ont lus en entier, alors que ça vaut vraiment le détour.
Le Pouvoir Noir, de Malcolm X et John Fitzgerald Kennedy
chez Points, ISBN n°978-2-7578-2200-5
Passons, ce n'est pas le sujet.
Ce matin, alors que je trainaillais dans une librairie absolument quelconque, je suis tombé sur le petit opus d'Arnaud Montebourg, qui présente globalement ses idées de pour quand il serait président. Donc sa plateforme pour les primaires. Je ne connaissais pas en détail ses positions et mon seul contact avec lui c'est de l'avoir aperçu de loin sur le quai d'une gare récemment (pis j'ai pas la télé). L'ouvrage lu d'une traite de RER/Tramway/Métro, je connais mieux son positionnement et il me plaît globalement. Mais j'attends de lire les autres plateformes avant de me décider. Parce que oui, j'irai voter à la primaire : quand on me donne le droit de vote, j'ai tendance à m'en servir.
Le bouquin de M. Montebourg est très bref. Il commence par évoquer des cas, dans le monde entier, de travailleurs exploités, maltraités, abusés. Je me reconnais d'ailleurs dans un des cas évoqués, tout comme chacun d'entre vous (je doute avoir des lecteurs dans la tranche des 1% les plus riche de France). A partir de là, il établit que la mondialisation est la cause du problème. Ensuite, il suggère des solutions pour lutter, principalement la démondialisation sous la forme d'un "protectionnisme vert" à l'échelle de l'Europe. Je dois avouer que ce keynesianisme proposé n'est pas sans me rappeler une proposition de M. Frédéric Lordon.
Honnêtement, l'effet bonbon sucré pour le cerveau que j'évoquais plus haut est présent, mais justement, je reste méfiant même si son pamphlet (parce que ça en a la forme) va dans mon sens. J'aurais aimé plus de sources sur plusieurs sujets. Ce n'est pas parce que c'est en accord avec mes opinions que je n'ai pas de doutes : j'ai donc vérifié l'existence, entre autres, des "one euro job" en Allemagne et découvert une réalité effarante sur le soi-disant "modèle allemand", qui n'est guère qu'un modèle pour le patronat. (Je lie ici du Rue89, mais les sources sont variées et se recoupent.)
Au final, malgré un livre un peu lourd sur la forme vers le milieu, son programme est intéressant, mais il reste très vague sur l'implémentation. Comment veut il réaliser son protectionnisme vert, qui consiste à établir des taxes douanières sur la base du respect de l'environnement, ce qui permet de faire la nique à l'OMC. Il est vrai que l'Europe est la seule grande puissance à n'appliquer quasiment aucun protectionnisme là où les autres ne s'en privent pas. Je suis d'accord, mais comment convaincre l'Allemagne, puisque c'est le couple Franco-Allemand qui mène régulièrement la barque bleue étoilée de jaune ? J'aurais aussi apprécié connaître ses positions sur de nombreux autres sujets car, même s'il est vrai qu'il y a beau temps que l'économie a pris le pas sur le politique, je suis toujours curieux de connaître la position d'un candidat sur ACTA, sur l'immigration, la santé, l'intérieur, la justice, etc. Alors c'est sûr que cela aurait demandé un livre plus gros, plus cher (l'opus est à 2€) et écrit plus petit. Je réserve donc ma décision sur les primaires le temps d'en savoir plus de la part de chacun des candidats.
Votez pour la démondialisation ! de Arnaud Montebourg
chez Flammarion, ISBN n° 978-2-0812-6883-8
Accessoirement, je continue aussi de lire les petits recueils de discours de chez Points dont j'avais déjà parlé. Ce matin, donc, en plus du livret ci-dessus, j'ai pris deux discours sur les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis, à savoir un discours de Malcolm X intitulé "Le Vote ou le Fusil" et un autre de John Fitzgerald Kennedy, antérieur, intitulé quant à lui "Nous formons un seul et même pays". Deux visions très différentes pour une même opinion sur la quête des doits civiques. Deux discours puissants, forts, viscéraux. Malcolm X se lance dans un combat définitif, JFK essaie de changer la loi mais aussi la mentalité du moindre de ses compatriotes.
Dans mon opinion, ces textes n'ont rien perdu et sont toujours aussi importants. Cette collection de discours chez Points ne m'a jamais déçu : on connaît tous une phrase célèbre de l'un ou l'autre discours, mais peu les ont lus en entier, alors que ça vaut vraiment le détour.
Le Pouvoir Noir, de Malcolm X et John Fitzgerald Kennedy
chez Points, ISBN n°978-2-7578-2200-5
lundi 19 avril 2010
Au fond des archives personne ne vous entendra hurler
Hasard amusant : dans mon lieu de travail actuel, de l'autre coté du couloir, se trouve le bureau de l'auteur d'un récent opus sur la vie des assistantes (euphémisme pour "secrétaires"*). Dans son livre, elle présente de manière très amusante les déboires de la vie de ces piliers de la vie professionnelle que sont les secrétaires. Et je le dis avec sérieux : elles m'ont plus d'une fois sauvé la mise, que grâce leur en soit rendue.

Mon Chef Ce Héros de Sabrina Bellahcene
Edité par Les Petits Matins
ISBN n° 2-915879-69-9
Le livre est découpé en quatre parties : la première présente l'écologie de l'assistante : parcours, rêves, fonctionnement. Suit celle de son supérieur direct, celui (ou celle) avec lequel elle va passer la majorité de son temps : le Chef. S'ensuit une description du fonctionnement de leur relation symbiotique teintée de sang et de souffrance puis, enfin, la séparation.
Tout l'ouvrage est plutôt bien écrit, avec un clavier trempé d'un humour féroce et beaucoup d'ironie. Les Chefs s'en prennent quand même plein la poire et cela réjouit mon petit cœur d'employé subalterne, même sans être assistant. J'ai adoré le fait que le texte soit entrelacé de référence pop-culture (cinéma, comics, pubs, ...). C'est bien fait parce que le livre n'est pas une compil' d'humour référentiel comme j'en lis trop souvent. Là, les références sont des petites touches d'humour en plus pour ceux qui les suivent.
"Il y a comme un désespoir malsain dans ton rire." ~Tyler Durden, Fight Club (1999)
C'est en effet ce que je retiens de ce livre. Il est très drôle, très enlevé, mais il masque mal la douleur et le désespoir qui sont derrière. J'ai ri en le lisant, mais avec le sentiment de rire de la souffrance de quelqu'un. Ce livre semble l'exorcisation d'un métier difficile, dénué de reconnaissance et fatalement désespérant.
Ce n'est pas le premier livre de ce type, j'avais déjà parlé de l'Open Space M'A Tuer. L'actuelle apparition, bien que mineure, de livres ou documentaires de ce type sur tous les métiers montre bien que quelque chose cloche dans cette société. Surtout avec un ascenseur social en panne prolongée.
Un livre à lire pour se détendre, en ne faisant pas abstraction de la réalité qu'il recouvre.
* : elle le dit elle-même au début du livre.

Mon Chef Ce Héros de Sabrina Bellahcene
Edité par Les Petits Matins
ISBN n° 2-915879-69-9
Le livre est découpé en quatre parties : la première présente l'écologie de l'assistante : parcours, rêves, fonctionnement. Suit celle de son supérieur direct, celui (ou celle) avec lequel elle va passer la majorité de son temps : le Chef. S'ensuit une description du fonctionnement de leur relation symbiotique teintée de sang et de souffrance puis, enfin, la séparation.
Tout l'ouvrage est plutôt bien écrit, avec un clavier trempé d'un humour féroce et beaucoup d'ironie. Les Chefs s'en prennent quand même plein la poire et cela réjouit mon petit cœur d'employé subalterne, même sans être assistant. J'ai adoré le fait que le texte soit entrelacé de référence pop-culture (cinéma, comics, pubs, ...). C'est bien fait parce que le livre n'est pas une compil' d'humour référentiel comme j'en lis trop souvent. Là, les références sont des petites touches d'humour en plus pour ceux qui les suivent.
"Il y a comme un désespoir malsain dans ton rire." ~Tyler Durden, Fight Club (1999)
C'est en effet ce que je retiens de ce livre. Il est très drôle, très enlevé, mais il masque mal la douleur et le désespoir qui sont derrière. J'ai ri en le lisant, mais avec le sentiment de rire de la souffrance de quelqu'un. Ce livre semble l'exorcisation d'un métier difficile, dénué de reconnaissance et fatalement désespérant.
Ce n'est pas le premier livre de ce type, j'avais déjà parlé de l'Open Space M'A Tuer. L'actuelle apparition, bien que mineure, de livres ou documentaires de ce type sur tous les métiers montre bien que quelque chose cloche dans cette société. Surtout avec un ascenseur social en panne prolongée.
Un livre à lire pour se détendre, en ne faisant pas abstraction de la réalité qu'il recouvre.
* : elle le dit elle-même au début du livre.
vendredi 13 novembre 2009
La mise à mort du travail en (habit de) lumière
Je viens de finir de regarder le triptyque "La mise à mort du travail", de Jean-Robert Viallet. A la fin de ces 3h d'émission, la douleur et la nausée sont les principales émotions que je ressens, à l'égard d'un système qui broie et dont un point essentiel est de faire adhérer ses victimes à son fonctionnement.

La Mise à Mort du Travail 1 : La Destruction :
Cette première partie se centre sur la souffrance au travail, physique et psychologique… Du coté physique, il s'agit des TMS ou Troubles Musculo-Squelettiques dus à des gestes mille fois répétés, pour l'exemple par les caissières de supermarché, transformées en machines à enregistrer des prix simplement parce que fabriquer une machine spécialisée doit pas encore être assez rentable. De l'autre côté, nous avons les souffrances psychologiques dues à la fois au mépris actuel pour le travail en tant que tel mais aussi aux diverses formes de harcèlement moral que peut subir l'employé. Dans ce cas, il s'agit toujours des caissières, virées semble-t-il à l'aide d'un stratagème scandaleux, mais aussi de cadres car ce mal n'épargne aucun échelon.
La Mise à Mort du Travail 2 : L'Aliénation :
Ici, on s'intéresse au paradoxe du middle management, qui, contrairement à ce qu'on lui fait miroiter à l'embauche n'est qu'un fusible du type «faire passer les ordres
ou sauter». On y évoque aussi la pantalonnade malsaine de l' «amour corporate» (qui exige d'un salarié qu'il aime son entreprise, qui ne lui donnera rien en échange que la chance de ne pas se faire virer), ainsi que les superbes techniques de recrutement dont le but est de repérer et recruter les chômeurs prêts à marcher sur la tête de leurs semblables pour 30 deniers mensuels.
La Mise à Mort du Travail 3 : La Dépossession :
Ce dernier volet exhibe enfin le «monstre» en tentant d'expliquer d'où provient tout ce fleuve de larmes que sont les conditions de travail. D'une part, une autre pièce est versée au dossier, a savoir le «toyotisme», qui n'est rien d'autre que le pinacle du «fordisme» car contrairement à ce dernier qui imposait, la nouvelle organisation fait miroiter à sa «victime» que ses conditions de travail vont s'améliorer. Or on sait que ce n'est pas vrai : l'idée de départ est de booster la production et, au travers de celle-ci, le profit. Quand l'employé trouve un truc pour faire vite et mieux, il ne fait que se pourrir la vie car la cadence va augmenter, héhé. Et la cadence augmente pour un profit qui ne revient pas ni au salarié ni même au patron mais aux fonds d'investissement qui ont fait des opérations légales financières à haut rendement qui se fichent totalement des entreprises vampirisées et dont la réussite est conditionnée par le pressage, tel du raisin, de l'entreprise, avant revente à un autre vautour. Qui se paiera lui aussi sur la bête… Jusqu'à ce que mort s'ensuive (mais y'a aussi des sous à se faire sur le dépeçage). Un coda intéressant à cette exhibition est la littérature abondante expliquant et célébrant ce mépris de l'homme et du travail pour ne vanter que réussite individuelle au mépris du groupe qu'est une civilisation. Je suis d'accord avec le dernier intervenant qui contemple l'idée que notre civilisation est sur sa pente descendante, en décadence.
Pour limiter les TMS dus à l'usage d'un clavier, ce message a été rédigé sur un clavier bépo

La Mise à Mort du Travail 1 : La Destruction :
Cette première partie se centre sur la souffrance au travail, physique et psychologique… Du coté physique, il s'agit des TMS ou Troubles Musculo-Squelettiques dus à des gestes mille fois répétés, pour l'exemple par les caissières de supermarché, transformées en machines à enregistrer des prix simplement parce que fabriquer une machine spécialisée doit pas encore être assez rentable. De l'autre côté, nous avons les souffrances psychologiques dues à la fois au mépris actuel pour le travail en tant que tel mais aussi aux diverses formes de harcèlement moral que peut subir l'employé. Dans ce cas, il s'agit toujours des caissières, virées semble-t-il à l'aide d'un stratagème scandaleux, mais aussi de cadres car ce mal n'épargne aucun échelon.
La Mise à Mort du Travail 2 : L'Aliénation :
Ici, on s'intéresse au paradoxe du middle management, qui, contrairement à ce qu'on lui fait miroiter à l'embauche n'est qu'un fusible du type «faire passer les ordres
ou sauter». On y évoque aussi la pantalonnade malsaine de l' «amour corporate» (qui exige d'un salarié qu'il aime son entreprise, qui ne lui donnera rien en échange que la chance de ne pas se faire virer), ainsi que les superbes techniques de recrutement dont le but est de repérer et recruter les chômeurs prêts à marcher sur la tête de leurs semblables pour 30 deniers mensuels.
La Mise à Mort du Travail 3 : La Dépossession :
Ce dernier volet exhibe enfin le «monstre» en tentant d'expliquer d'où provient tout ce fleuve de larmes que sont les conditions de travail. D'une part, une autre pièce est versée au dossier, a savoir le «toyotisme», qui n'est rien d'autre que le pinacle du «fordisme» car contrairement à ce dernier qui imposait, la nouvelle organisation fait miroiter à sa «victime» que ses conditions de travail vont s'améliorer. Or on sait que ce n'est pas vrai : l'idée de départ est de booster la production et, au travers de celle-ci, le profit. Quand l'employé trouve un truc pour faire vite et mieux, il ne fait que se pourrir la vie car la cadence va augmenter, héhé. Et la cadence augmente pour un profit qui ne revient pas ni au salarié ni même au patron mais aux fonds d'investissement qui ont fait des opérations légales financières à haut rendement qui se fichent totalement des entreprises vampirisées et dont la réussite est conditionnée par le pressage, tel du raisin, de l'entreprise, avant revente à un autre vautour. Qui se paiera lui aussi sur la bête… Jusqu'à ce que mort s'ensuive (mais y'a aussi des sous à se faire sur le dépeçage). Un coda intéressant à cette exhibition est la littérature abondante expliquant et célébrant ce mépris de l'homme et du travail pour ne vanter que réussite individuelle au mépris du groupe qu'est une civilisation. Je suis d'accord avec le dernier intervenant qui contemple l'idée que notre civilisation est sur sa pente descendante, en décadence.
Pour limiter les TMS dus à l'usage d'un clavier, ce message a été rédigé sur un clavier bépo
lundi 9 novembre 2009
De l'ouverture de l'espace (c'est plein d'étoiles)
J'aime bien le théâtre, ces temps-ci, alors j'en parle. Le thème du billet est Open Space.
Parlons d'abord de la pièce de théâtre, histoire de se détendre, pour laquelle il reste quelques représentations (dépêchez-vous). Au sein d'une boîte de lingerie, les employés ont une furieuse tendance à glander dans l'open space et à tout remettre sur le dos de la brave poire qui fait le travail de tous les autres, y compris son boss. Les personnages de cette chouette comédie, on en reconnaît tous au moins un dans son entourage professionnel proche. Les situations de la vie quotidienne des open space, revues avec un humour hystérique, s'enchaînent jusqu'à ce qu'un gros problème ne pousse les gentils glandeurs à s'unir et à se bouger le cul (je ricane d'ailleurs à l'idée des commentaires des pontes du Medef si la situation se produisait vraiment, hin hin hin).
Un chouette moment de détente et de rigolade.

Dimanche 17 janvier à 16h
Mercredi 3 février à 19h
Dimanche 7 février à 19h
Mercredi 10 février à 19h
Théâtre de la Reine Blanche
Pour rester sur le même sujet, difficile de ne pas parler du gros succès en librairie depuis l'hiver dernier au moins, le livre "L'Open space m'a tuer". Au travers d'une dizaine de chapitres, avec un ton pour le moins mordant, ce livre rapidement lu donne un aperçu clair et cynique du travail dans les boîtes de conseil et autres SSII. J'ai vu, dans ma courte carrière, les divers comportements désespérants que provoquent les soi-disantes "améliorations" apportées aux lieux de travail : les accros au Blackberry, le flicage par ses propres collègues, etc. Les "open space", parce qu'ils fonctionnent sur le principe de nivellement par le bas, de diviser pour régner, etc. en exploitant les tendances grégaires de l'être humain font finalement saillir le pire de l'humain afin de tirer le maximum de productivité, de profitabilité, pour l'entreprise de ce pire. Alors ce new management, dont la plupart des étagères des librairies spécialisées se font l'echo, ce new management, donc a déjà été mis à mal par toutes les études effectuées sur le rapport entre le plaisir de travailler et la productivité. Mais ce n'est pas grave, continuons et laissons les gens se bourrer d'anxiolytiques (et de bouquins de coaching et de développement personnel, dont faudra qu'un jour je cause).
Bref, l'Open Space m'a tuer mets les points sur les "i" avec une petite touche d'humour grinçant. Ils ont aussi un site web.

L'Open space m'a tuer, de Thomas Zuber et Alexandre des Isnards
chez Hachette
ISBN n°2-012374-08-5
Parlons d'abord de la pièce de théâtre, histoire de se détendre, pour laquelle il reste quelques représentations (dépêchez-vous). Au sein d'une boîte de lingerie, les employés ont une furieuse tendance à glander dans l'open space et à tout remettre sur le dos de la brave poire qui fait le travail de tous les autres, y compris son boss. Les personnages de cette chouette comédie, on en reconnaît tous au moins un dans son entourage professionnel proche. Les situations de la vie quotidienne des open space, revues avec un humour hystérique, s'enchaînent jusqu'à ce qu'un gros problème ne pousse les gentils glandeurs à s'unir et à se bouger le cul (je ricane d'ailleurs à l'idée des commentaires des pontes du Medef si la situation se produisait vraiment, hin hin hin).
Un chouette moment de détente et de rigolade.

Dimanche 17 janvier à 16h
Mercredi 3 février à 19h
Dimanche 7 février à 19h
Mercredi 10 février à 19h
Théâtre de la Reine Blanche
Pour rester sur le même sujet, difficile de ne pas parler du gros succès en librairie depuis l'hiver dernier au moins, le livre "L'Open space m'a tuer". Au travers d'une dizaine de chapitres, avec un ton pour le moins mordant, ce livre rapidement lu donne un aperçu clair et cynique du travail dans les boîtes de conseil et autres SSII. J'ai vu, dans ma courte carrière, les divers comportements désespérants que provoquent les soi-disantes "améliorations" apportées aux lieux de travail : les accros au Blackberry, le flicage par ses propres collègues, etc. Les "open space", parce qu'ils fonctionnent sur le principe de nivellement par le bas, de diviser pour régner, etc. en exploitant les tendances grégaires de l'être humain font finalement saillir le pire de l'humain afin de tirer le maximum de productivité, de profitabilité, pour l'entreprise de ce pire. Alors ce new management, dont la plupart des étagères des librairies spécialisées se font l'echo, ce new management, donc a déjà été mis à mal par toutes les études effectuées sur le rapport entre le plaisir de travailler et la productivité. Mais ce n'est pas grave, continuons et laissons les gens se bourrer d'anxiolytiques (et de bouquins de coaching et de développement personnel, dont faudra qu'un jour je cause).
Bref, l'Open Space m'a tuer mets les points sur les "i" avec une petite touche d'humour grinçant. Ils ont aussi un site web.

L'Open space m'a tuer, de Thomas Zuber et Alexandre des Isnards
chez Hachette
ISBN n°2-012374-08-5
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