mercredi 29 mai 2013

Le rucher aux makerz.

J'ai pas encore lu le livre de Cory Doctorow mais vu que j'ai participé à des initiatives de ce genre, je me disais que je pourrais en parler. Surtout que ça prend de la force selon de nombreux axes et que ça me fait plaisir. C'est dit. Pis c'est un peu une suite à mon billet précédent (et à plusieurs autres).

Depuis quelques années, la sous-culture des "Makers" (ceusses qui font) et, plus généralement, une culture du demerdozisch se développe sacrément, aidée en cela par les actuelles technologies de communication sociale. L'idée, en gros, c'est de mettre directement en contact le détenteur du savoir faire avec le demandeur de ce même savoir, ou de partager le savoir-faire autant que possible, ainsi que locaux, outils, etc. Il y avait déjà une forte culture des squats culturels (si j'ose dire) et c'en est aussi une extension. Je vais prendre un exemple : une amie a près de chez elle un bar où se rassemblent des gens dotés de savoir faire (bricolage, électronique, couture, tricot, etc.) et entre eux ou pour les gens qui viennent les voir, ils proposent de mettre à disposition leurs talents pour bricoler, réparer, recoudre, remettre en route. Créer, aussi. Des gens se rassemblent et font. L'avènement des imprimantes 3D, dont l'achat est coûteux et l'utilisation complexe, est une addition intéressante puisqu'en plus ils peuvent créer ou refaire des pièces avec cet appareil. S'ajoute à cela la mise sur le marché d'un ordinateur simplissime à très vil prix permettant tout un tas d'automatisations et de création, d'un OS libre (linux), etc, etc.

Il y a aussi le crowdfunding, qui a permis la réalisation de plein de projets (du simple porte clef rigolo à la réouverture de librairies en passant par le photojournalisme) en étant subventionné directement par la foule des gens intéressés par le projet. Ou encore flattr, dont j'ai déjà parlé.

Dernière de mes découvertes : la Ruche qui dit oui. Il s'agit de commander localement, en groupe, à des producteurs et d'aller chercher ses produits à la fin de la semaine chez un des membres. Si le producteur n'a pas assez de commandes alors la commande est annulée. La règle étant que les produits doivent venir de productions proches de "la ruche" (le membre qui va récupérer les produits pour tout le monde). C'est l'occasion, en plus, de rencontrer le producteur et d'échanger. On peut même proposer à la ruche ses compétence pour donner des cours ou aider les autres membres de la ruche.

Bref, il y a un début d'autogestion, d'auto-organisation, de réalisations en commun, à l'échelon humain, décentralisé, loin des circuits qu'on nous a imposés, au sein même du système. Et ça, putain, ça me fait sacrément plaisir. Bravo à tous, les gens.

6 commentaires:

  1. Je ne peux qu'approuver pleinement. C'est un développement des plus réjouissants. Il faut y croire. De toute façon, le changement ne viendra que de la base. Il n'y a rien à attendre de la politique, ni des oligarques qui règnent sur le monde financier.

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  2. En effet et, si les concepts évoqués ne sont en eux-même pas nouveaux, Internet et les (plus si) nouvelles technologies permettent un fonctionnement étendu, développé, affiné et efficace. Ce qui était plus difficile à faire à l'époque du pigeon voyageur...

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  3. J'ai regardé l'intro de la Ruche qui dit oui, c'est génial! Je connaissais déjà les AMAP et les groupes d'achats solidaires, la Ruche permet de gérer efficacement ce genre de système, ce qui était un des points souvent douloureux jusqu'à maintenant.

    Et je suis heureux de voir qu'ils prévoient une version internationale, puisque je suis en Suisse et non en France.

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  4. A propose, un ami a justement partagé ceci aujourd'hui: http://www.wedemain.fr/L-agriculteur-qui-prepare-la-revolution-open-source_a223.html

    Ca pousse très loin le concept d'autonomie. J'ai trouvé trés intéressant, quoique trop industriel à mon goût.

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  5. Il y a aussi un article fort intéressant dans Le Monde daté du 30 mai
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/05/30/inventer-la-frugalite_3421270_3244.html

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  6. Effectivement. Ca fait un moment que je lis et tente de mettre en pratique la décroissance et la frugalité.

    Partick Viveret était d'ailleurs de passage à Genève il n'y a pas longtemps, mais je n'ai pu assister à sa conférence.

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