Fiches de lectures de divers livres, d'une utilité discutable mais néanmoins présente, à l'usage du lecteur de gauche.
lundi 8 août 2011
C'est dans les vieilles baignoires...
Délicieux ouvrage kafkaïen en diable, un homme anonyme a été envoyé dans un complexe militaire ultra-protégé, l'Edifice, afin d'y accomplir une mission. Cependant, livrant une guerre sans merci à l'ennemi, particulièrement vicieux, à s'avoir l'Anti-édifice, ses instructions sont codées. On suit le héros du roman dans les déboires sans fin qu'il subit pour obtenir ses fameuses instructions, chiffrées pour éviter les interférences d'agents doubles, triples, quadruples voire quintuples. Pour les lui déchiffrer, on commence par les brûler. Ensuite, on lui vole le peu d'informations qu'il a récupérées, sous la forme d'un classeur. D'ailleurs, les gens lui disent ils la vérité ? Une mouche noyée dans son thé est-il un message secret, un signe, un indice ? Le héros se perd désespérément dans ses multiples tentatives visant à déjouer les doubles, triples et quadruples bluff qu'il subit dans une administration tentaculaire devenue folle et complètement refermée sur sa paranoïa paperassière. Il en vient même à douter de la sincérité des décès auxquels il assiste. Après tout, un agent totalement dévoué à sa cause pourrait très bien donner sa vie pour une volonté supérieure... Naïf au début, le personnage s'enfonce dans la suspicion, le doute et la paranoïa...
Lumineux et insolent, cet ouvrage se termine dans un grand ricanement grinçant de l'auteur, qui dénonce de manière jouissive la paranoïa de la Guerre Froide mais aussi des comportements finalement très actuels sur les notions de culpabilité, de délation et de surveillance en démontrant que ces mécanismes sont sans fin. Le BigBrotherisme actuel tourné à la moulinette de la pente savonneuse, poussant la surveillance jusqu'à un paroxysme de complexité et de bétise. Un des personnages constate même qu'à force d'avoir dans chaque camp des infiltrés du camp opposé, les deux camps ne sont plus devenu qu'un seul et même camp, entièrement composé de traîtres, retournés tant de fois qu'aucun ne sait plus vraiment pour qui, finalement, il trahit, au juste.
Inspiration principale, d'ailleurs, du jeu de rôles "Paranoïa", cet excellent livre est à ranger dans sa bibliothèque entre 1984 d'Orwell, Catch-22 de Heller* et Le Procès de Kafka. Un must-read malheureusement bien difficile à trouver.
Mémoires trouvés dans une baignoire de Stanislaw Lem
en occasion chez Calmann-Levy, Pocket et Le Livre de Poche
ISBN n°978-2702100356
PS : merci à Noosfère pour l'image.
* : dont il faudra que je parle aussi, tiens.
Libellés :
censure,
flicage,
humour,
Red Scare,
science-fiction,
société,
Stanislaw Lem,
surveillance
lundi 11 juillet 2011
Orwell en avait cauchemardé, notre gouvernement l'a fait.
Ils vont créer un fichier de "45 millions de gens honnêtes". On avait pas vu ça depuis Pétain.
...
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jeudi 23 juin 2011
Montebourg et la démondialisation ainsi que les droits civiques aux US
Allez, hop, retour aux opuscules politiques. Comme d'habitude, les journaleux évoquent les primaires socialistes sur l'air toujours répété de "regardez comment qu'ils sont divisés que c'est pas comme ça à droite" (parce que le métier actuel de nombre de pisse-copies est de vendre du cliché à leurs lecteurs et ça me rappelle qu'il faut que je retrouve l'étude qui racontait que lire une opinion similaire à la sienne propre donnait un gros susucre au cerveau, ceci expliquant alors cela). Les gonzes sont tout aussi divisés à droite, sauf qu'on évite de trop le souligner à longueur de page. Pourtant, Borloo, Galouzeau et Sarko, vu leur positions personnelles envisagées pour 2012, on pourrait penser qu'il y a quelque dissension. Non ?
Passons, ce n'est pas le sujet.
Ce matin, alors que je trainaillais dans une librairie absolument quelconque, je suis tombé sur le petit opus d'Arnaud Montebourg, qui présente globalement ses idées de pour quand il serait président. Donc sa plateforme pour les primaires. Je ne connaissais pas en détail ses positions et mon seul contact avec lui c'est de l'avoir aperçu de loin sur le quai d'une gare récemment (pis j'ai pas la télé). L'ouvrage lu d'une traite de RER/Tramway/Métro, je connais mieux son positionnement et il me plaît globalement. Mais j'attends de lire les autres plateformes avant de me décider. Parce que oui, j'irai voter à la primaire : quand on me donne le droit de vote, j'ai tendance à m'en servir.
Le bouquin de M. Montebourg est très bref. Il commence par évoquer des cas, dans le monde entier, de travailleurs exploités, maltraités, abusés. Je me reconnais d'ailleurs dans un des cas évoqués, tout comme chacun d'entre vous (je doute avoir des lecteurs dans la tranche des 1% les plus riche de France). A partir de là, il établit que la mondialisation est la cause du problème. Ensuite, il suggère des solutions pour lutter, principalement la démondialisation sous la forme d'un "protectionnisme vert" à l'échelle de l'Europe. Je dois avouer que ce keynesianisme proposé n'est pas sans me rappeler une proposition de M. Frédéric Lordon.
Honnêtement, l'effet bonbon sucré pour le cerveau que j'évoquais plus haut est présent, mais justement, je reste méfiant même si son pamphlet (parce que ça en a la forme) va dans mon sens. J'aurais aimé plus de sources sur plusieurs sujets. Ce n'est pas parce que c'est en accord avec mes opinions que je n'ai pas de doutes : j'ai donc vérifié l'existence, entre autres, des "one euro job" en Allemagne et découvert une réalité effarante sur le soi-disant "modèle allemand", qui n'est guère qu'un modèle pour le patronat. (Je lie ici du Rue89, mais les sources sont variées et se recoupent.)
Au final, malgré un livre un peu lourd sur la forme vers le milieu, son programme est intéressant, mais il reste très vague sur l'implémentation. Comment veut il réaliser son protectionnisme vert, qui consiste à établir des taxes douanières sur la base du respect de l'environnement, ce qui permet de faire la nique à l'OMC. Il est vrai que l'Europe est la seule grande puissance à n'appliquer quasiment aucun protectionnisme là où les autres ne s'en privent pas. Je suis d'accord, mais comment convaincre l'Allemagne, puisque c'est le couple Franco-Allemand qui mène régulièrement la barque bleue étoilée de jaune ? J'aurais aussi apprécié connaître ses positions sur de nombreux autres sujets car, même s'il est vrai qu'il y a beau temps que l'économie a pris le pas sur le politique, je suis toujours curieux de connaître la position d'un candidat sur ACTA, sur l'immigration, la santé, l'intérieur, la justice, etc. Alors c'est sûr que cela aurait demandé un livre plus gros, plus cher (l'opus est à 2€) et écrit plus petit. Je réserve donc ma décision sur les primaires le temps d'en savoir plus de la part de chacun des candidats.
Votez pour la démondialisation ! de Arnaud Montebourg
chez Flammarion, ISBN n° 978-2-0812-6883-8
Accessoirement, je continue aussi de lire les petits recueils de discours de chez Points dont j'avais déjà parlé. Ce matin, donc, en plus du livret ci-dessus, j'ai pris deux discours sur les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis, à savoir un discours de Malcolm X intitulé "Le Vote ou le Fusil" et un autre de John Fitzgerald Kennedy, antérieur, intitulé quant à lui "Nous formons un seul et même pays". Deux visions très différentes pour une même opinion sur la quête des doits civiques. Deux discours puissants, forts, viscéraux. Malcolm X se lance dans un combat définitif, JFK essaie de changer la loi mais aussi la mentalité du moindre de ses compatriotes.
Dans mon opinion, ces textes n'ont rien perdu et sont toujours aussi importants. Cette collection de discours chez Points ne m'a jamais déçu : on connaît tous une phrase célèbre de l'un ou l'autre discours, mais peu les ont lus en entier, alors que ça vaut vraiment le détour.
Le Pouvoir Noir, de Malcolm X et John Fitzgerald Kennedy
chez Points, ISBN n°978-2-7578-2200-5
Passons, ce n'est pas le sujet.
Ce matin, alors que je trainaillais dans une librairie absolument quelconque, je suis tombé sur le petit opus d'Arnaud Montebourg, qui présente globalement ses idées de pour quand il serait président. Donc sa plateforme pour les primaires. Je ne connaissais pas en détail ses positions et mon seul contact avec lui c'est de l'avoir aperçu de loin sur le quai d'une gare récemment (pis j'ai pas la télé). L'ouvrage lu d'une traite de RER/Tramway/Métro, je connais mieux son positionnement et il me plaît globalement. Mais j'attends de lire les autres plateformes avant de me décider. Parce que oui, j'irai voter à la primaire : quand on me donne le droit de vote, j'ai tendance à m'en servir.
Le bouquin de M. Montebourg est très bref. Il commence par évoquer des cas, dans le monde entier, de travailleurs exploités, maltraités, abusés. Je me reconnais d'ailleurs dans un des cas évoqués, tout comme chacun d'entre vous (je doute avoir des lecteurs dans la tranche des 1% les plus riche de France). A partir de là, il établit que la mondialisation est la cause du problème. Ensuite, il suggère des solutions pour lutter, principalement la démondialisation sous la forme d'un "protectionnisme vert" à l'échelle de l'Europe. Je dois avouer que ce keynesianisme proposé n'est pas sans me rappeler une proposition de M. Frédéric Lordon.
Honnêtement, l'effet bonbon sucré pour le cerveau que j'évoquais plus haut est présent, mais justement, je reste méfiant même si son pamphlet (parce que ça en a la forme) va dans mon sens. J'aurais aimé plus de sources sur plusieurs sujets. Ce n'est pas parce que c'est en accord avec mes opinions que je n'ai pas de doutes : j'ai donc vérifié l'existence, entre autres, des "one euro job" en Allemagne et découvert une réalité effarante sur le soi-disant "modèle allemand", qui n'est guère qu'un modèle pour le patronat. (Je lie ici du Rue89, mais les sources sont variées et se recoupent.)
Au final, malgré un livre un peu lourd sur la forme vers le milieu, son programme est intéressant, mais il reste très vague sur l'implémentation. Comment veut il réaliser son protectionnisme vert, qui consiste à établir des taxes douanières sur la base du respect de l'environnement, ce qui permet de faire la nique à l'OMC. Il est vrai que l'Europe est la seule grande puissance à n'appliquer quasiment aucun protectionnisme là où les autres ne s'en privent pas. Je suis d'accord, mais comment convaincre l'Allemagne, puisque c'est le couple Franco-Allemand qui mène régulièrement la barque bleue étoilée de jaune ? J'aurais aussi apprécié connaître ses positions sur de nombreux autres sujets car, même s'il est vrai qu'il y a beau temps que l'économie a pris le pas sur le politique, je suis toujours curieux de connaître la position d'un candidat sur ACTA, sur l'immigration, la santé, l'intérieur, la justice, etc. Alors c'est sûr que cela aurait demandé un livre plus gros, plus cher (l'opus est à 2€) et écrit plus petit. Je réserve donc ma décision sur les primaires le temps d'en savoir plus de la part de chacun des candidats.
Votez pour la démondialisation ! de Arnaud Montebourg
chez Flammarion, ISBN n° 978-2-0812-6883-8
Accessoirement, je continue aussi de lire les petits recueils de discours de chez Points dont j'avais déjà parlé. Ce matin, donc, en plus du livret ci-dessus, j'ai pris deux discours sur les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis, à savoir un discours de Malcolm X intitulé "Le Vote ou le Fusil" et un autre de John Fitzgerald Kennedy, antérieur, intitulé quant à lui "Nous formons un seul et même pays". Deux visions très différentes pour une même opinion sur la quête des doits civiques. Deux discours puissants, forts, viscéraux. Malcolm X se lance dans un combat définitif, JFK essaie de changer la loi mais aussi la mentalité du moindre de ses compatriotes.
Dans mon opinion, ces textes n'ont rien perdu et sont toujours aussi importants. Cette collection de discours chez Points ne m'a jamais déçu : on connaît tous une phrase célèbre de l'un ou l'autre discours, mais peu les ont lus en entier, alors que ça vaut vraiment le détour.
Le Pouvoir Noir, de Malcolm X et John Fitzgerald Kennedy
chez Points, ISBN n°978-2-7578-2200-5
mardi 7 juin 2011
Bouquins de plage : Worldwar ou la 2° GM avec des lézards. Si.
Je sais qu'aujourd'hui il fait moche et ça craint, mais je vous soupçonne d'aller à la plage dans un avenir proche, voire un proche avenir. Si si. Et comme vous vous demandiez quoi emmener avec vous sur le sable fin de plages lointaines, les pieds dans l'eau bleue cristalline, je vais vous recommander une petite (2000 pages à peine) série de livres pour occuper le temps que vous ne passerez pas à vous mettre de la crème solaire. Des fois, je suis trop généreux.
Vers le XIIè siècle après qu'on aie cloué un mec à une croix parce qu'il avait recommandé aux gens d'être gentils les uns envers les autres, une sonde extraterrestre fait le tour de la planète et ramène des clichés des habitants à ceux qui l'avaient lancée : des pécores, des soldats en armure et des types qui vivent dans des huttes. Les extraterrestres, fort de leur société millénaire rigide et calcifiée, dotés d'une technologie plutôt "fin du XXè siècle", décident alors d'envahir la terre en allant péter la gueule à ces pouilleux de terriens pour leur montrer qui est le maître. Avec leurs tanks et leurs missiles à guidage laser, ça devrait pas durer trois jours. Sauf que...
Sauf que le temps que la sonde revienne, que les extra-terrestres se décident et fassent enfin le voyage, ils débarquent sur la Terre en ... 1942. La conquête de la planète va pas être si facile que ça. Toutes les nations humaines sont en économie de guerre, industrialisées et possèdent bien plus d'expérience du combat réel que les E.T. élevés en cuve et formés sur des simulateurs.
C'est un peu con mais très très rigolo. L'histoire est racontée vue au travers d'une douzaine de protagonistes, humains ou non, haut placés ou non et qui parfois se croisent de manière étonnante. Les extra-terrestres n'arrivent pas à s'adapter à la vitesse d'évolution humaine et ont de ce fait de nombreuses surprises, et n'ont aucune notion de diplomatie. Ce qui fait qu'au final le conflit finit par s'équilibrer et tout cela donne lieu à des scènes assez cocasses.
Par contre, autant l'avouer, c'est assez mal écrit, certaines storylines sont pas super intéressantes et le troisième tome est clairement un "passe-plat". Mais cela reste fun et très lisible, et on peut pas dire qu'on se pète le neurone à le lire. On dirait le fantasme d'un meneur de jeu de rôles. La série se poursuit dans un deuxième cycle puis un dernier volume, mais je ne vous les recommande pas encore, ne les ayant pas lus. Je recommande uniquement le premier cycle, bien fun, bien barré et très très sympa.
Bon, ça n'a par contre guère d'intérêt au niveau politique, soyons honnêtes.
Worldwar series (In The Balance, Tilting The Balance, Upsetting The Balance et Striking The Balance) de Harry Turtledove
en anglais chez Del Rey
ISBN n° : 978-0345388520, 978-0345389985, 978-0345402400, 978-0345412089
NB : préférez les ouvrages US plutôt que UK. Les couvertures sont moches dans les deux cas, mais plus fun coté US...
Ailleurs :
C'est la faute à Alias. Par sa faute, j'ai fait 5 victimes ;)
Vers le XIIè siècle après qu'on aie cloué un mec à une croix parce qu'il avait recommandé aux gens d'être gentils les uns envers les autres, une sonde extraterrestre fait le tour de la planète et ramène des clichés des habitants à ceux qui l'avaient lancée : des pécores, des soldats en armure et des types qui vivent dans des huttes. Les extraterrestres, fort de leur société millénaire rigide et calcifiée, dotés d'une technologie plutôt "fin du XXè siècle", décident alors d'envahir la terre en allant péter la gueule à ces pouilleux de terriens pour leur montrer qui est le maître. Avec leurs tanks et leurs missiles à guidage laser, ça devrait pas durer trois jours. Sauf que...
Sauf que le temps que la sonde revienne, que les extra-terrestres se décident et fassent enfin le voyage, ils débarquent sur la Terre en ... 1942. La conquête de la planète va pas être si facile que ça. Toutes les nations humaines sont en économie de guerre, industrialisées et possèdent bien plus d'expérience du combat réel que les E.T. élevés en cuve et formés sur des simulateurs.
C'est un peu con mais très très rigolo. L'histoire est racontée vue au travers d'une douzaine de protagonistes, humains ou non, haut placés ou non et qui parfois se croisent de manière étonnante. Les extra-terrestres n'arrivent pas à s'adapter à la vitesse d'évolution humaine et ont de ce fait de nombreuses surprises, et n'ont aucune notion de diplomatie. Ce qui fait qu'au final le conflit finit par s'équilibrer et tout cela donne lieu à des scènes assez cocasses.
Par contre, autant l'avouer, c'est assez mal écrit, certaines storylines sont pas super intéressantes et le troisième tome est clairement un "passe-plat". Mais cela reste fun et très lisible, et on peut pas dire qu'on se pète le neurone à le lire. On dirait le fantasme d'un meneur de jeu de rôles. La série se poursuit dans un deuxième cycle puis un dernier volume, mais je ne vous les recommande pas encore, ne les ayant pas lus. Je recommande uniquement le premier cycle, bien fun, bien barré et très très sympa.
Bon, ça n'a par contre guère d'intérêt au niveau politique, soyons honnêtes.
Worldwar series (In The Balance, Tilting The Balance, Upsetting The Balance et Striking The Balance) de Harry Turtledove
en anglais chez Del Rey
ISBN n° : 978-0345388520, 978-0345389985, 978-0345402400, 978-0345412089
NB : préférez les ouvrages US plutôt que UK. Les couvertures sont moches dans les deux cas, mais plus fun coté US...
Ailleurs :
C'est la faute à Alias. Par sa faute, j'ai fait 5 victimes ;)
Libellés :
2nde GM,
Harry Turtledove,
histoire,
histoire alternative,
humour,
science-fiction
lundi 18 avril 2011
The Punk & the Godfather : TAQWACORE
Dans la grande série "je l'ai pas vu mais je vous en parle quand même", voici Taqwacore.
Film indépendant qui a reçu le prix du festival indépendant de Lille, Cinemonde, je vous en parle parce que j'ai pu papoter avec le réal' malgré le fait que j'aie raté la diffusion. Le film sort en DVD en Europe à la fin de l'année, je vous en reparlerai probablement quand je l'aurai vu.
Le film parle de gens qui essaient d'allier leur mode de vie de musiciens de la scène punk américaine avec leur foi en l'Islam. Taqwacore est d'ailleurs le nom donné à ce style musical. Le sujet est intéressant, le film a l'air bon, la bande annonce fait envie, bref : j'ai envie de le voir.
Film indépendant qui a reçu le prix du festival indépendant de Lille, Cinemonde, je vous en parle parce que j'ai pu papoter avec le réal' malgré le fait que j'aie raté la diffusion. Le film sort en DVD en Europe à la fin de l'année, je vous en reparlerai probablement quand je l'aurai vu.
Le film parle de gens qui essaient d'allier leur mode de vie de musiciens de la scène punk américaine avec leur foi en l'Islam. Taqwacore est d'ailleurs le nom donné à ce style musical. Le sujet est intéressant, le film a l'air bon, la bande annonce fait envie, bref : j'ai envie de le voir.
vendredi 1 avril 2011
Un ouvrage séminal sur les télécommunications
Un peu vers le début de l'année, je me suis procuré un énorme ouvrage, très dense, au papier bible. Une fois passé la qualité médiocre du support, il faut avouer que l'ouvrage est extrêmement complet. Une référence dans son domaine, malgré une intrigue un peu téléphonée. J'ai beaucoup apprécié la galerie de personnages, foisonnante et très variée, avec de nombreuses ramifications.
La chute est un peu plate et l'intrigue finit en queue de poisson, une fois qu'on est arrivé à ZZywlorski, Antoine.
Définitivement, cet "Annuaire de téléphone du 19è arrondissement" saura ravir les amateurs de lectures denses.
La chute est un peu plate et l'intrigue finit en queue de poisson, une fois qu'on est arrivé à ZZywlorski, Antoine.
Définitivement, cet "Annuaire de téléphone du 19è arrondissement" saura ravir les amateurs de lectures denses.
jeudi 3 mars 2011
140 ans en Commune
Aujourd'hui, c'est le 140è anniversaire de la Commune de Paris. Si. Même si l'explosion est le 18 mars, les agitations commencent dès le 3 mars.
Le 18 mars 1871, les citoyens parisiens se soulèvent en réaction à la décision du gouvernement Thiers, enfui à Versailles le 10, de leur retirer poudre et canons, justement pour éviter une révolte après 15 jours d'agitation.
Peter Watkins raconte tout cela dans son film fleuve intitulé sobrement "La Commune (Paris, 1871)".
Ce film en noir et blanc, d'une durée de 375 minutes (oui, vous avez bien lu, ça fait six heures et quart) conte les événements qui se sont déroulé à Paris lors de l'année terrible 1871, du début de l'insurrection jusqu'aux condamnations à mort en masse de la semaine sanglante (les versaillais feront fusiller après les événements entre 10 et 30 000 parisiens en guise de répression). Dans le décor limité d'un quartier parisien, Watkins raconte le déroulé des événements. D'abord, a misère qui règne, les conséquences de la guerre de 1871, le souvenir de l'insurrection de 1848, les relations entre les bourgeois et les prolétaires. C'est au travers de portrait des habitants du quartier que tous ces éléments apparaissent, avec des acteurs non professionnels qui n'en sont pas moins excellents et très touchants.
Pour faire part de ce qui se passe en dehors du quartier, l'idée géniale de Watkins est de faire une entorse à l'histoire : au lieu de montrer des une de journaux ou de les faire lire, le réalisateur a décidé d'envisager l'existence de la télévision. Ce qui veut dire que les habitants du quartier regarde un équivalent d'ORTF de l'époque, à savoir Télé Versailles. Lorsque l'insurrection est en place et que la ville commence à se mettre en autogestion avec un gouvernement personnel, apparaît alors une chaîne de télévision indépendante. On voit d'ailleurs apparaître la collusion entre les médias et le pouvoir, ainsi que l'ambivalence du pouvoir médiatique sur les insurgés, avec la toujours possible compromission des journalistes "rebelles" dans leurs relations avec le gouvernement autonome.
Malgré sa longueur et ses choix étonnants, ce film est excellent et permet d'appréhender l'ambiance particulière de cette période très importante de la vie parisienne (et mondiale, puisque Marx en parlera par la suite comme la première révolution prolétaire autonome de l'histoire - constat sur lequel je reste dubitatif) jusqu'à sa conclusion terrible, montrée avec un talent rare. Pour la longueur, le film est divisé en deux parties, ce qui m'a permis de le voir en deux après-midi. La version cinéma était moitié moins longue.
Un extrait sur youtube.
Notez que Paris fêtera cet anniversaire devant l'Hôtel de Ville le 18 mars.
La Commune (Paris, 1871) de Peter Watkins
Sorti en 2000, en DVD chez Doriane Films
Durée 375 min (210 min dans sa version grand écran)
Le 18 mars 1871, les citoyens parisiens se soulèvent en réaction à la décision du gouvernement Thiers, enfui à Versailles le 10, de leur retirer poudre et canons, justement pour éviter une révolte après 15 jours d'agitation.
Peter Watkins raconte tout cela dans son film fleuve intitulé sobrement "La Commune (Paris, 1871)".
Ce film en noir et blanc, d'une durée de 375 minutes (oui, vous avez bien lu, ça fait six heures et quart) conte les événements qui se sont déroulé à Paris lors de l'année terrible 1871, du début de l'insurrection jusqu'aux condamnations à mort en masse de la semaine sanglante (les versaillais feront fusiller après les événements entre 10 et 30 000 parisiens en guise de répression). Dans le décor limité d'un quartier parisien, Watkins raconte le déroulé des événements. D'abord, a misère qui règne, les conséquences de la guerre de 1871, le souvenir de l'insurrection de 1848, les relations entre les bourgeois et les prolétaires. C'est au travers de portrait des habitants du quartier que tous ces éléments apparaissent, avec des acteurs non professionnels qui n'en sont pas moins excellents et très touchants.
Pour faire part de ce qui se passe en dehors du quartier, l'idée géniale de Watkins est de faire une entorse à l'histoire : au lieu de montrer des une de journaux ou de les faire lire, le réalisateur a décidé d'envisager l'existence de la télévision. Ce qui veut dire que les habitants du quartier regarde un équivalent d'ORTF de l'époque, à savoir Télé Versailles. Lorsque l'insurrection est en place et que la ville commence à se mettre en autogestion avec un gouvernement personnel, apparaît alors une chaîne de télévision indépendante. On voit d'ailleurs apparaître la collusion entre les médias et le pouvoir, ainsi que l'ambivalence du pouvoir médiatique sur les insurgés, avec la toujours possible compromission des journalistes "rebelles" dans leurs relations avec le gouvernement autonome.
Malgré sa longueur et ses choix étonnants, ce film est excellent et permet d'appréhender l'ambiance particulière de cette période très importante de la vie parisienne (et mondiale, puisque Marx en parlera par la suite comme la première révolution prolétaire autonome de l'histoire - constat sur lequel je reste dubitatif) jusqu'à sa conclusion terrible, montrée avec un talent rare. Pour la longueur, le film est divisé en deux parties, ce qui m'a permis de le voir en deux après-midi. La version cinéma était moitié moins longue.
Un extrait sur youtube.
Notez que Paris fêtera cet anniversaire devant l'Hôtel de Ville le 18 mars.
La Commune (Paris, 1871) de Peter Watkins
Sorti en 2000, en DVD chez Doriane Films
Durée 375 min (210 min dans sa version grand écran)
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